Régénérer le centre-ville avec les copropriétaires
Arpenter les rues du centre-ville nazairien c’est faire une plongée dans l’histoire de cette ville détruite à 85% par les bombardements de 1943. Sa Reconstruction s’opérera au long de plus de deux décennies selon les préceptes de la ville moderne, en suivant les plans dressés par Le Maresquier. Ce nouveau centre a longtemps fait l’objet d’un rejet qui semble nourri d’un refus des formes architecturales sans concession envers la ville héritée –si ce n’est le maintien de toits en ardoise– couplé au rejet de la procédure de remembrement (SICARD, 2002). Ainsi, sortir de l’héritage urbain de la période de la Reconstruction est un objectif qui va guider les politiques urbaines à partir des années 1980, en commençant par la reconquête des espaces urbano-portuaires. Il faut attendre le mitan des années 2010 pour que les autorités locales s’attèlent plus frontalement au tissu existant du centre-ville et de ses copropriétés et s’avancent vers une reconnaissance du caractère patrimonial de ces constructions.
A travers les rues du centre-ville
Nous arpentons ici le paysage urbain singulier du centre-ville nazairien, fait de petits immeubles aux ordonnancements modernes, de pignons, de vastes cœurs d’ilots qui se devinent aux chants des oiseaux… On y perçoit une vie urbaine active ainsi que les traces d’une forme de fragilité, avec notamment un nombre important de pancartes immobilières. La variété des commerces marque également : de petites boutiques de peu côtoient des enseignes plus prestigieuses. Des chantiers en cours actent une certaine effervescence.
L’appel à projets : une bouteille à la mer en direction des copropriétés
Nous sommes en immersion dans la réunion de lancement de la démarche d’accompagnement des copropriétés lauréates de l’appel à projet, dont les élus de la Carene nous exposent les objectifs : le souci du centre-ville, le besoin qu’il soit « re-habité » et qu’à cette fin les logements soient plus confortables. Nous découvrons l’assemblée des copropriétaires lauréats. Leur nombre conséquent donne à percevoir l’ampleur de l’expérimentation urbaine et de l’aventure humaine.
Initier un partenariat avec les copropriétaires
Si le parc des copropriétés nazairiennes montre de véritables signes de faiblesses, on est loin de la situation des grandes copropriétés dégradées qui peuvent faire l’objet d’opération de rénovation d’ensemble avec un fort interventionnisme public. Pour soutenir la rénovation de son parc, la collectivité doit innover dans ses formes d’intervention: mobilisation, confiance, coproduction sont au programme, quand il s’agit d’impulser les actions de rénovation auprès des copropriétaires et d’en accompagner le mouvement.
L’immeuble démonstrateur le Guérandais
Afin de donner le ton et montrer le potentiel de régénération du patrimoine issu de la Reconstruction, les autorités locales conduisent elles-mêmes des opérations de restructuration et de réhabilitation de quelques immeubles en mono-propriété. La première opération conduite sur l’ancien hôtel Le Guérandais est pensée comme exemplaire : la communication est forte, l’immeuble en chantier se raconte et se visite. L’une de ces visites est organisée pour les copropriétaires lauréats de l’appel à projets, les introduisant ainsi comme de véritables partenaires de cette politique de reconquête d’une centralité habitée.
Un accompagnement au plus près
Depuis la réunion de lancement de la démarche d’accompagnement, nous avons pu assister à plusieurs scènes réunissant ce qui peut être approché comme un collectif d’acteurs au travail, nous permettant d’éprouver la construction d’une relation structurée et durable entre les copropriétaires mobilisés et les acteurs publics et leurs prestataires.